Rudyard Kipling
18 Décembre 2022

Le Rite Anglais style Emulation

Une brève présentation à l'usage des Maçons Français

Le Rite Anglais Style Emulation n'est pas seulement le rite le plus pratiqué en Angleterre, il est aussi le plus répandu à travers le monde. Il est pourtant très peu présent en France même s’il connaît depuis peu un engouement croissant. Ceci, grâce sans doute à la force de son contenu et aux perspectives nouvelles qu'il offre aux Maçons français.

Les origines

Le Rite Anglais Style Emulation, plus communément appelé Emulation, doit son nom à « l'Emulation Lodge of Improvement ». Cette "Loge de Perfectionnement Emulation" fut, à partir de 1823, l'une des loges chargée d'instruire les frères à propos des pratiques rituelles résultant de l'Union des deux Grandes Loges qui formèrent en 1813, la Grande Loge Unie d'Angleterre.

Revenons donc brièvement sur cet épisode capital et pourtant souvent méconnu des maçons français, qui vit s’affronter durant plus de 60 ans deux grandes Loges rivales en Angleterre.

On a souvent trop tendance à croire que la Grande Loge de Londres créée en 1717 fédéra très vite autour d'elle l'ensemble des pratiques maçonniques anglaises. Il n'en est rien. Si ce nouveau « Corps Maçonnique » connut assez vite (après quelques balbutiements de prime jeunesse tout de même) une croissance importante et surtout une fréquentation de choix, il n'en reste pas moins que prospérèrent d'autres pratiques maçonniques en dehors de son cercle et ce jusque dans Londres même.(1)

En 1751 se constitue une Grande Loge autonome et rivale qui prend le nom de "Grande Loge des Antients"(2). Par opposition et par raillerie, cette Grande Loge des Antients appellera l'autre Grande Loge: les "Modernes", une appellation qui lui restera par la suite. L'affrontement entre les deux grandes loges va être sévère et sans concession. Les Antients (non sans raisons sans doute) reprochent avec véhémence aux Modernes d'avoir modifié le rituel et les pratiques anciennes dont les Antients seraient les seuls dépositaires. Les Modernes contestent ces accusations et prétendent aussi être les seuls garants de la vraie pratique.

Cette Grande Loge des Antients va connaître, elle aussi, un succès certain. Sous l'influence de Laurence Dermott, son Grand Secrétaire pendant 18 ans, elle se dotera de constitutions, Ahiman Rezon, à l'égal de sa concurrente mais elle comprendra aussi que pour pouvoir rivaliser 
avec elle, il lui faudra pouvoir compter sur la protection et le patronage de nobles de haut rang. Elle trouvera dans les Ducs d'Atholl les protecteurs dont elle avait besoin. Il faut souligner ici à quel point les querelles incessantes entre les deux grandes Loges vont semer la confusion parmi les maçons non seulement anglais, mais aussi du monde entier. Citons pour exemple une anecdote révélatrice. Benjamin Franklin était membre de la St John Lodge de Philadelphie qui était une Loge Moderne. De retour de l'un de ses voyages en France, il découvrit que sa Loge avait changé de Grande Loge et possédait désormais une patente des Antients. Celle-ci refusa de le reconnaître et lui refusa même les Honneurs Maçonniques pour ses funérailles !

Il faudra attendre les années 1800 pour qu'un rapprochement puisse être envisagé. Après nombre contacts puis négociations, l'Union eut finalement lieu le 27 décembre 1813. On avait préalablement pris le soin d'installer le Duc de Kent dans la chaire du Grand Maître de la Grande Loge des Antients et son frère le Duc de Sussex dans celle de la Grande Loge des Modernes. Le Duc de Sussex fut sans doute l'un des principaux artisans de cette réconciliation mais aussi celui d'un mouvement certain de déchristianisation du rituel. Il restera 30 ans à la tête de la Grande Loge Unie d'Angleterre. 

L'Emulation Lodge of Improvement

Les rituels des deux Grandes Loges étaient sensiblement différents et ce ne fut pas sans mal que fut mis au point un rituel commun, acceptable par les deux parties. De plus, l'Arc Royal pratique spécifique des Antients posait un problème presque insoluble, les Antients considéraient l'Arc Royal comme le couronnement de la pratique maçonnique alors que les Modernes refusaient catégoriquement d'ajouter un quatrième grade aux trois existant déjà. Personne ne voulant céder, on résolut alors de s'accorder sur une formulation pour le moins étonnante et qui restera sans doute comme l'un des plus beaux exemples de pragmatisme (ou d'hypocrisie) maçonnique: "La maçonnerie est constituée de trois grades et trois grades seulement, y compris l'Arc Royal". Du grand art...

Une "Lodge of Promulgation" fut formée dès 1809 par les Modernes pour examiner le rituel et faire des recommandations. De 1813 à 1816, une "Lodge of Reconciliation", composée à parité de frères Antients et Modernes fut créée par la nouvelle Grande Loge Unie. Sa mission fut de finaliser un rituel commun et en faire la démonstration aux Loges. Sa mission terminée, celle-ci fut dissoute.

Des Loges d'instruction prirent alors le relais pour la diffusion de ce rituel auprès des loges. La première d'entre elles fut la "Stability Lodge" fondée dès 1817. "L'Emulation Lodge of Improvement" fut constituée le 2 octobre 1823 sous l'impulsion de la Loge des Grands Stewards qui voulait voir éclore une loge d'instruction du plus haut niveau, capable de transmettre le rituel conformément aux standards d'excellence de la Loge des Grands Stewards (Les Grands Stewards sont considérés depuis toujours et jusqu'à aujourd'hui comme les gardiens du rituel dans sa plus pure perfection)

Grâce au travail de Frères comme Peter Gilkes ou George Claret, "l'Emulation Lodge of Improvement" connut un développement important et devint très vite une référence incontestée. 

La Grande Loge Unie d'Angleterre ne publia jamais de rituel de référence laissant aux Loges le soin de le transmettre la pratique. Avec le temps, de légères différences se perpétuèrent. Ceux qui se référaient aux pratiques de "l'Emulation Lodge of Improvement" se réclamèrent d'un "Emulation working" , d'un style, d'une pratique Emulation. Mais Emulation n'est pas le seul "working" pratiqué aujourd'hui en Grande-Bretagne et ailleurs. Il existe aussi un "working" dit Stability (du nom de la Loge d'instruction sus citée) ou d'autres "workings" encore comme l'Oxford, le Standard, le Taylor... Les différences entre ces "workings" sont minimes, mais elles existent.
C'est la raison pour laquelle il est plus juste de parler d'un Rite Anglais pratiqué selon plusieurs "styles". Notre regretté frère Gérard Gefen, grand maçon Emulation s'il en est, avait proposé la terminologie de "Rite Anglais, Style Emulation" dans les années 1980. Elle s'est aujourd'hui imposée avec raison.

"L'Emulation Lodge of Improvement" mettra 146 ans à publier son premier rituel "officiel" (1969). Pour sa part, la Grande Loge Unie d'Angleterre n'a toujours pas publié de rituel "officiel" respectant ainsi les différentes pratiques actuelles.

"L'Emulation Lodge of Improvement" est toujours en exercice aujourd'hui. Elle porte le numéro 256 et se réunit tous les vendredis d'octobre à juin à 18h15 au Freemason's Hall de Londres. Elle n'est ouverte qu'aux maîtres maçons et poursuit son oeuvre d'instruction.

L'esprit du Rite Pour un Maçon français, Emulation est pour le moins dépaysant. Il peut surprendre par sa rigueur, il conquiert par sa force intérieure.

Commençons tout d'abord par revenir sur un poncif trop souvent rabaché. Il est en effet surprenant de lire à chaque fois que l'on parle d'Emulation que sa spécificité première est l'oralité.
En fait, Emulation n'est pas plus caractérisé par l'oralité qu'un autre rite. Bien sûr, Emulation est en général appris par coeur, mais il ne s'agit là que d'une tradition maçonnique ancienne qui s'appliquait autrefois à tous les rituels maçonniques. Cette tradition est aujourd'hui encore perpétrée par les maçons anglo-saxons en général, et ceci en dehors de tout rite particulier. Que ce soit en Australie, au Canada, aux Etats-Unis, en Irlande ou au Japon, au Rite dit "d'York", à Stability mais aussi dans les "hauts-grades" du Scottish Rite, les maçons anglo-saxons pratiquent en général le par cœur.

La véritable spécificité d'Emulation réside bien plus dans l'importance donnée à la gestuelle. Les cérémonies Emulation sont réglées "comme sur du papier à musique". Le rituel doit être suffisamment intégré de façon à libérer celui qui officie et lui permettre de vivre le rituel "de l'intérieur".

La gestuelle joue un grand rôle dans le pouvoir évocateur d'Emulation. Chaque geste compte et chaque détail est signifiant, si bien pour celui qui le réalise que pour celui qui le regarde.
Pour savoir ce que peut signifier une équerre, on peut en chercher la symbolique, en faire des planches et des planches, intellectualiser jusqu'à la glose. C'est une voie. Mais pour celui qui forme l'équerre avec son corps et qui vit intérieurement l'équerre par sa pratique, simplement en réalisant son signe d'ordre parfaitement, en en ressentant profondément la signification, parler devient inutile et réducteur. C'est la voie proposée par Emulation. La rigueur devient alors une ascèse qui rapproche le maçon Emulation de l'acte juste et donc d'une meilleure compréhension de son art, par l'intérieur. Directement, sans nécessité d'intellectualisation

Emulation peut faire penser aux katas des arts martiaux, ces mouvements fondamentaux de l'Aikido, du Judo ou du Kendo que l'on répète inlassablement jusqu'à les maîtriser parfaitement.
Etant jeune, je faisais du tir à l'arc avec un maître qui, à plus de soixante-dix ans, n'y voyait plus grand chose mais ne mettait jamais ses lunettes pour tirer et atteignait pourtant toujours sa cible. Ce qui est important disait-il, ce ne sont ni les yeux, ni la cible, c'est le geste. Le jour où tu maîtriseras le geste, tu maîtriseras le tir à l'arc.

On comprend mieux alors l'intérêt qu'il peut y avoir à savoir son texte par coeur. On peut ainsi se dégager du livret, lever les yeux et entrer dans le rituel par la gestuelle. Une expérience inoubliable.

Une tenue émulation est un moment de très grande intensité, de concentration collective. Voici sans doute pourquoi, dans sa grande sagesse, Emulation a prévu une "2ème mi-temps" qui fait entièrement partie de la tenue et qui possède son rituel propre, mais qui permet une "décompression" progressive dans la bonne humeur : les Agapes (Festive Board en anglais...).

Rites Antients, Rites Moderns

Avant d'aller plus loin et d'entrer dans les spécificités de la pratique Emulation, il est nécessaire de vous révéler enfin qui a"gagné la partie" lors de l'union de 1813. Il faut le reconnaître les Antients l’ont emporté haut la main pour ce qui est de l’influence qu’ils ont imprimée au rituel d’Union (par ailleurs, ils n’ont pas nécessairement gagné en ce qui concerne la course aux pouvoirs internes). Emulation est donc un rituel de type Antient.
On comprend alors mieux pourquoi Emulation paraît aussi exotique à un maçon français qui, lui, pratique un rite de type Moderne.
En effet, le type de maçonnerie qui s’installa en France à la fin des années 1720 fut implantée par des maçons anglais de type Modernes. Cette maçonnerie se développa en France à son rythme et selon une histoire proprement française. Elle ne subit quasiment pas les conséquences de la querelle des Antients et des Modernes à contrario de nombreux pays anglo-saxons. La France perpétua donc sous ses différentes formes de Rites Français des rites de type Modernes. (3)

 
Nous nous trouvons donc dans une situation de parfaite complémentarité entre Emulation et les Rites Français.
C’est ce qu’avait compris, il y a déjà plus de 40 ans, mon maître René Guilly en bataillant d’un côté pour développer en France Emulation et en reconstruisant patiemment d’un autre le Rite Français Traditionnel. Pour lui, la compréhension de la Maçonnerie ne pouvait se faire que par une pratique de ces deux rites complémentaires. Toutes les recherches maçonniques lui ont donné raison.

La pratique Emulation

Nous nous contenterons ici de survoler quelques particularités spécifiques à Emulation qui pourraient intéresser les maçons français.

Les mots J et B ont été intervertis.
Il s’agit là de l’une des différences importantes entre les rites Antients et Modernes. A Emulation, le mot de l’apprenti est B. et le mot du compagnon est J . . Plusieurs thèses s’affrontent sur les causes et les origines de cette différence. Les thèses les plus couramment admises voudraient que les Modernes aient délibérément interverti les mots, soit pour certains, suite à la divulgation de Samuel Pritchard de 1730, soit pour d’autres, en 1739 ou plus tard même afin d’interdire aux « pré-Antients » de se faire accepter leurs Loges. Il se pourrait bien pourtant qu’une autre thèse bien différente l’emporte. Il pourrait simplement s’agir d’un choix différent fait par les Anglais et les Irlandais au moment ou les deux mots J. et B. se sont « séparés ». Comme chacun sait, le Mot du Maçon était en fait formé au départ des deux mots J. et B., ensemble. Lors de la structuration de la maçonnerie en trois grades Apprenti/Compagnon/Maître, les anglais auraient attribué J. à l’apprenti et B. au compagnon et les irlandais auraient eux fait un choix inverse en donnant B. à l’apprenti et J. au compagnon. Les Irlandais ayant largement influencé les rituels des Antients, ils leur auraient donc apporté cet usage.

Les Surveillants ne sont pas placés aux mêmes endroits que dans les loges françaises. En effet, à Emulation le Premier Surveillant est placé plein Ouest (il indique le soleil à son couchant et ferme la Loge) et le Second Surveillant est lui placé au Sud (il indique le soleil à son plus haut point et appelle les frères au travail). Ils sont placés dans la loge de façon à former avec le Vénérable Maître une équerre virtuelle. Il s’agit là d’une disposition spécifique aux Antients attestée dès 1760 dans la divulgation dite des « Three Distincts Knocks ».

Présence de deux Diacres. Cet office particulier aux Antients est un peu le pendant des Experts dans les rites français. Les Diacres sont chargés de conduire les candidats durant les cérémonies. Ils sont aussi messagers comme le signifient la colombe (autrefois un Hermès ailé) qu’ils portent en bijou. Messager du Vénérable Maître au Premier Surveillant, pour le Premier Diacre et du Premier Surveillant au Second Surveillant pour le Second Diacre.
Cet office de Diacre est très ancien, mais comme le souligne Chetwode Crawley, il ne faut pas confondre les offices des Diacres écossais avec ceux des Diacres irlandais. La maçonnerie écossaise atteste dès les débuts du XVIIème siècle de la présence d’un Diacre qui est en fait celui qui dirige la Loge. Le Diacre Emulation est sans doute plus issu de la tradition Irlandaise ou le diacre est l’officiant.

Pas de chapeau ni d'épée.
Le port du chapeau et de l’épée sont des traditions purement françaises. Au XVIIIème siècle, là ou les anglais, par souci de fraternité ont interdit les épées dans les Loges, les français ont, eux, donné le droit à tous les frères de porter l’épée.

La « filière »
Les prescriptions Emulation n’imposent au futur Vénérable Maître que d’avoir été au moins un an Surveillant actif. Il est pourtant d’usage de respecter une sorte de « filière » qui donne à chaque frère à la fois la possibilité de servir, d’apprendre et de progresser dans sa Loge. Le cursus d’un frère dans la Loge devrait donc être, s’il y a lieu, Apprenti, Compagnon, Maître, puis Couvreur, Second Diacre, Premier Diacre, Second Surveillant, Premier Surveillant, et enfin Vénérable Maître, et ensuite Passé Maître Immédiat. Le Vénérable Maître ne restant en chaire en général qu’un an, on fait avancer chaque officier d’un cran chaque année, jusqu’à ce qu’il reçoive les bienfaits de l’Installation. Bien sûr, rien n’est automatique, il s’agit d’un principe qui peut être modifié selon les besoins de la Loge et la volonté du Vénérable Maître en chaire.
Les autres officiers (Secrétaire, Maître des Cérémonies…) sont nommés à la discrétion du Vénérable Maître. Le Trésorier et le Tuileur sont élus, le premier devant gérer le trésor de la Loge et le second percevoir un salaire pour sa tâche.

La Cérémonie d'Installation Secrète
Emulation confère au Vénérable Maître lors de son installation ce qui ressemble fort à un grade. Les frère Maîtres non-installés, c’est-à-dire qui n’ont jamais accédé au Vénéralat, doivent alors quitter la Loge et c’est en Conseil de Maîtres Installés que le nouveau Vénérable Maître recevra au cours d’une cérémonie secrète, un mot et un signe. Il sera de même instruit d’une légende particulière à cette qualification.

Emulation à la française…

Au terme de cette trop courte visite de ce rite passionnant, je voudrais insister sur tout l’intérêt qu’un maçon français pourra tirer d’Emulation.

Il faut d’abord ne pas regarder Emulation comme un rite anglomaniaque. D’ailleurs, comme on l’a vu, ce rite anglais est en fait très… irlandais, un brin écossais et a sans doute été influencé aussi par des pratiques françaises (Le Rite Français étant lui par contre en réalité d’ascendance très anglaise, il faut bien en convenir…). Emulation n’est pas réservé aux anglais, il n’y a d’ailleurs pas plus « international » qu’Emulation. On peut être français et s’épanouir pleinement dans Emulation. La très grande majorité des frères de ma Loge Mère ne parlent pas un mot d’anglais et connaissent bien mieux l’adresse du troquet le plus proche de notre Loge que celle de la Grande Loge Unie d’Angleterre.

Ce qui me paraît le plus important à souligner ici, c’est surtout la chance qui nous est aujourd’hui offerte en France d’avoir à notre disposition directe si bien un rite Moderne qu’un rite Antient et de pouvoir nous enrichir ainsi de cette complémentarité extraordinaire pour une meilleure compréhension de notre art.

Pour finir, je me permettrais de conseiller aux frères qui veulent aller plus loin dans cette recherche de rendre une petite visite au site internet de la Rudyard Kipling Lodge (http://www.rudyard-kipling.fr). Ils y trouveront, en ligne et en accès libre, de nombreuses informations sur le Rite Anglais Style Emulation, les principaux textes historiques et divulgations, mais surtout, plusieurs années de comptes-rendus de travaux de recherches.

Philippe R.
PM, PMM, PZ, PCN, GS.


Notes :

1.Loges "indépendantes" de constitution plus anciennes ne voulant pas intégrer le "nouveau" système et/ou Loges nouvelles constituées séparément par des maçons que la nouvelle Grande Loge de Londres ne tenait pas à agréger, et/ou maçons "d'importation", notamment maçons Irlandais et Ecossais, l'étude de cette maçonnerie non-intégrée au nouveau système ne cessera de nous surprendre. Mais il s'agit là d'une autre histoire...

2. Notons ici qu'on a longtemps voulu nous faire croire que cette Grande Loge des Antients n'était en fait qu'une scission de la Grande Loge de Londres. Sans doute parce qu'il était plus acceptable de présenter l'histoire comme celle de Frères de la même famille, séparés un temps, qui se retrouverons enfin dans une joyeuse et tout naturelle "Happy-end". Nous savons aujourd'hui qu'il n’en est rien. Ce qui n'exclue d'ailleurs pas que les Antients aient pu aussi être rejoints par un certain nombre de Frères issus de la Grande Loge des Modernes.

3. Le cas du Rite Ecossais Ancien et Accepté est un peu particulier. Au début du XIXème siècle, ce système de hauts grades voulut se doter des 3 premiers grades symboliques. C’est un système de type Antient qui fut retenu, mais avec le temps de très nombreux éléments Modernes issus du Rite Français entrèrent dans ce rite qu’il faut bien l’avouer, est aujourd’hui très composite.


Ouvrages et textes de référence

John M. Hamill L'Union de 1813 à Londres p209 Renaissance Traditionnelle N° 103-104 JUILLET-OCTOBRE 1995.

Les deux grandes colonnes de la Franc-Maçonnerie René Désaguliers, Dervy, 1997

Illustrated History of the Emulation Lodge of Improvement by Henry Sadler, Kessinger Publishing Date Published: 2003

The Grand Stewards and their lodge. Colin Dyer. The Grand Stewards' Lodge 1985

History of the Grand Lodge of Free and Accepted Masons of Ireland Lodge of Research, CC.

"The Grand Lodge of England According to the Old Institutions, otherwise known as The Grand Lodge of the Antients." Batham, Cyril N. (1981). The Collected Prestonian Lectures, 1975-1987, Vol. Three. London Lewis Masonic, 1988

Revolutionary Brotherhood, by Steven C. Bullock, Univ. N. Carolina Press, Chapel Hill, 1996

Emulation Working Explained Herbert F. Inman. Lewis Masonic 1929

Emulation Working Today. Graham Redman, Lewis Masonic 2008

Ahiman Rezon , traduction par Georges Lamoine édition SNES, 1997

Chetwode Crawley, Caementaria Hibernica Fasciculus i, pages 9-10, cité par A.G Mackey dans Encyclopedia of Freemasonry, Macoy Publishing )