Rudyard Kipling
01 Janvier 2005

Les origines de la Maçonnerie Ecossaise (1ère partie)

L’apport de David Stevenson

Il faut dire que depuis la parution, en 1983, des travaux du Professeur David Stevenson, travaux qui ont connu une large diffusion, on ne regarde plus l’Ecosse de la même manière. Car il se pourrait bien que la Franc-maçonnerie que nous connaissons aujourd’hui ait son berceau en Ecosse...

David Stevenson, professeur émérite à l’université de St Andew, chercheur reconnu, écossais et non-maçon s’est interessé à la maçonnerie comme il s’est intéressé en 1973 à l’histoire des «covenanters» (les presbytèriens écossais) ou en 2001 aux Beggar’s Benison (ces «sex clubs» écossais, ritualisés, véritables institutions du début XVIIIème siècle), c’est à dire en historien et non en maçon, ce qui donne un intérêt particulier ses recherches.

Il a surtout eu l’intérêt d’avoir exhumé une masse considérable de documents écossais de première importance s’étalant sur tout le XVIIème siècle et notamment les comptes-rendus de très nombreuses loges écossaises dont les premiers remontent à 1598 (Aitchison’s Haven).
Il a aussi mis en exergue le rôle capital joué par William Schaw et ses statuts de 1598 et 1599 dans la formation d’une Maçonnerie qui commence à ressembler à celle que nous connaissons.

 

Interrogations…

La première question que l’on peut déjà d’ailleurs se poser ici étant:
Comment est-il possible que ces documents essentiels, facilement accessibles puisque en possession des Loges ou de la Grande Loge d’Ecosse pour la plupart, n’aient jamais été réellement mis en lumière avant cela ?
David Murray Lyon s’y était bien essayé en publiant en 1873 son «History of the Lodge of Edinburgh», somme documentaire impressionnante regroupant déjà une large part des éléments revisités par Stevenson. Mais comment expliquer le peu d’écho donné à ces textes ? (Aujourd’hui encore, j'ai eu bien du mal à m'en procurer un exemplaire). Bien sûr, les chercheurs maçonniques, des AQC notamment, citaient Murray Lyon et allaient même jusqu’à donner à l’Ecosse une «certaine» place dans l’histoire de la Maçonnerie. Des historiens de haut niveau comme Harry Carr, Robert Gould ou le Brigadier Jackson se sont aussi beaucoup intéressé à l‘Ecosse. Mais on a toujours la fâcheuse impression que pour ces historiens Anglais, valoriser le phénomène Ecossais revenait à minorer la prépondérance nécessairement indiscutable de l’Angleterre. Les maçons écossais, pour leur part, étant sans doute aussi responsables de ne pas avoir valorisé un patrimoine maçonnique aussi riche. Pour ne pas  «froisser» la toute-puissante GLUA ?
Nos travaux

Alors bien sûr, nous allons, dans les prochains travaux , nous intéresser longuement à ce fameux «Siècle Ecossais» qui ne cessera de nous réserver des surprises.

Mais avant, afin de mieux comprendre ce qui a pu générer, au XVIIème siècle, ce mouvement écossais capital pour la Maçonnerie, nous avons voulu pousser la recherche encore plus loin, et remonter encore dans le temps, aux origines mêmes de la Maçonnerie écossaise.

Nous voici donc face à un sujet d’étude encore très peu traité par les historiens de la Maçonnerie. Il faut dire que nous entrons ici dans des périodes historiques ou les documents se raréfient et où il est sans doute plus difficile de s’aventurer. Pourtant, les sources sont plus nombreuses que ce que l’on pourrait croire. Nous sommes allés à leur recherche. Elles n’iront pas sans vous étonner...

En préalable, peut-être, je voudrais dire que nous n’avons ici l’intention de rien démontrer. Notre seul travail consistera, simplement, à soulever toutes les pierres que nous trouverons, à utiliser tous les éclairages possibles, sans tabou ni exclusive. Après cela, à chacun de se faire une opinion.
Notre force est de n’être ni Anglais, ni Ecossais et de n’adhérer à aucune idéologie pré-établie.

Enfin, rappelons le, il y a déjà près de 25 ans, le 13 Janvier 1981, deux ans avant la parution même des recherches de Stevenson, était présentée une communication dont le titre était «Nos prédécesseurs, les Maçons Ecossais des années 1660», le conférencier s’appelait Gérard Géfen.

Les second Statuts Schaw

28 Décembre 1599. William Schaw, Maistir of Wark, Wairden of ye Maisons. (Maître des Travaux, Surveillant des Maçons), signe de nouveaux statuts à l’usage des maçons écossais. Pourtant, il y a tout juste un an, jour pour jour, des « Statuts et ordonnances devant être observés par tous les Maîtres Maçons du royaume» avait déjà été édictés. Par lui-même, de plus.

Que s’est-il donc passé pour qu’il ait fallu refaire de nouveaux statuts un an après ?

Il semble bien que ces nouveaux statuts aient été conçus pour répondre aux revendications d’une loge. Et il semble bien que cette loge voulait faire valoir sa préséance sur les autres et ses droits particuliers. Ceci en raison de sa très ancienne tradition et de l’antériorité qu’elle revendiquait. Cette loge s’appelait Kilwinning, elle existe toujours et porte le n° 0 sur le tableau des loges de la Grande Loge d’Ecosse.

- Nous laisserons le soin à notre Frère Gilbert Cédot de développer par la suite, le contenu de ces statuts Schaw et de leur influence pour le moins importante sur la Maçonnerie écossaise de l’époque. En effet, ces statuts Schaw étant incontournables pour la compréhension de ce «siècle écossais» que nous traiterons bientôt, nous avons demandé à notre Frère Gilbert de nous présenter ces statuts par parties, tout au long de cette année, de façon à ce qu’ils soient acquis pour tous lorsque nous entamerons cette période du XVIème siècle. -

Kilwinning et Edimbourg

En fin de compte la loge Kilwinning n’arrivera pas  à se faire reconnaître comme 1ère loge d’Ecosse et c’est Mary’s Chapel, la loge d’Edimbourg qui obtiendra cette première place. Mais, pour «imposer» à William Schaw de compléter ses Statuts de 1598, Kilwinning devait pourtant avoir une importance considérable et ancienneté certaine.

Ces nouveaux statuts font d’ailleurs état à de très nombreuses reprises de la très grande ancienneté de Kilwinning et souligne même ses usages « de temps immémoriaux ». (Alors on sait qu’il faut se méfier, pour les avoir déjà rencontrés dans d’autres textes des « immemorial times », mais pourtant…)

Nous sommes en 1599. Et la question se pose : à quelle date pourraient donc bien remonter la création de Loges comme Kilwinning ou Edimbourg ?

La loge Kilwinning elle-même n’hésite pas aujourd’hui à faire remonter son existence à 1140, date de la construction de l’abbaye du même nom. Mais, bien sûr, aucun document n’a été conservé qui pourrait venir valider cette thèse.

En tous les cas, Kilwinning comme Edimbourg, reconnue 1ère loge d’Ecosse, devraient forcément avoir une antériorité conséquente sur une loge «ordinaire». Une loge «ordinaire» pour laquelle aucun statut n’a été modifié, comme par exemple Aitchison’s Haven….

Aitchison’s Haven

En fait, Aitchison’s Haven n’est pas une loge aussi «ordinaire» que cela, puisque c’est à elle que l’on doit les premiers comptes-rendus de loge jamais connus à ce jour. Ils sont datés du 9 janvier 1599, soit 12 jours seulement après la promulgation des premiers statuts Schaw. (Statuts Schaw qui justement demandaient aux loges de désormais tenir des comptes-rendus de toutes leurs tenues.)

Nous ne connaissons pas non plus avec certitude la date de la création de la loge Aitchison’s Haven.
Mais l’on sait comment la création d’un port à Prestongrange, baptisé Newhaven puis Acheson Haven (et aujourd’hui Morrison Haven) nécessitera la présence puis l’établissement de constructeurs pour faire face à cet important chantier.
Il y a fort à penser que la loge s’y établit entre 1526 (date donnée par le Frère Wallace-James, P. M. de la loge Lodge St John Kilwinning, No. 57 lors d’une communication faite par la Grande Loge d’Ecosse), date de la première charte de Jacques V autorisant les moines de l’abbaye de Newbattle à construire un nouveau port, et 1541, date d’une 2ème charte de Jacques V donnant droit sur le nouveau port à un certain Alexander Atkinson (Acheson) (1)

Pour réclamer, et obtenir de telles préséances Edimbourg et Kilwinning devaient donc forcément pouvoir légitiment prétendre à une création encore bien antérieure à celle d’ Aitchison’s Haven. Donc bien avant 1526 /1541.

Mais quand alors ?

1491 ? Date de statuts de la ville d’Edimbourg, justement, où l’on peut lire que : les maçons de la ville «gett a recreatioun in the commoun luge»

1483 ? Date de minutes de la ville d’Aberdeen rapportant les dissensions entre six «masownys of the luge»

1475 ? Date de l’ «incorporation of masons and wrights» à Edimbourg

1425 ? Date d’un décret du Parlement demandant au métier de choisir parmi eux un «Dekyn or maister man» pour les représenter auprès du City Council.

Avant encore ?

Nous reviendrons, bien sûr sur, tous ces documents et bien d’autres lors de nos prochains travaux. Mais nous voulions d’ores et déjà mettre en avant ces textes qui nous révèlent que la maçonnerie écossaise a effectivement commencé à se dessiner bien avant 1598/1599, bien avant les premiers témoignages écrits de la vie des loges et les statuts Schaw.

 

Alors, où ces loges prennent-elles leurs sources, quelles sont leurs activités, comment se sont-elles organisées ?
C’est cette genèse que nous allons tenter d’approcher et de comprendre.

La pierre et la brique

J’ai eu une révélation. Face à une carte géologique.
(Oui, je sais, on ne s’attendrait pas à avoir une révélation face à une carte géologique. Mais pourtant...)
Je me suis procuré un atlas géologique spécialisé de la Grande-Bretagne. Et là, une carte, indiquant en rouge les roches servant à la construction. En Ecosse, du rouge partout. En Angleterre, presque rien, si ce n’est en Cornouailles.
L’évidence: l’Ecosse est un pays de pierre. L’Angleterre peu ou pas.

Mes différentes recherches ont confirmé ce constat.
Pour ce qui est de l’Angleterre, elle n’a pas cessé d’importer des pierres depuis le continent et depuis l’Ecosse bien sûr.
Il faut savoir que par exemple l’Abbaye de Westminster ou la Cathédrale Saint-Paul, mais aussi le château de Buckingham ou même la Tour de Londres sont construits avec des pierres...de Caen.
Quant à Londres même, la ville est bâtie sur de l’argile (London clay). Une couche  épaisse d’une centaine de mètres que l’on trouve partout où il n’y a pas d’alluvions.

En fait, Londres est une ville de briques comme l’Angleterre en général.

On ne s’étonnera pas alors de l’importance qu’ont pu prendre les Bricklayers en Angleterre dès 1416, date de la première mention de la Tylers and Bricklayers Company de Londres qui ont peut-être fait un peu d’ombre aux Maçons de Londres.

Le Dr Gerard Lynch dans un article «Brickwork: The Historic Development» qu’il fait paraître dans The Building Conservation Directory nous dit « Durant la période Tudor, les briquetiers et les poseurs de briques se développent en un corps de métier séparé qui devient capable de rivaliser avec les maçons.(...) La construction en brique à son apogée concurrence la pierre en tant que matériau de construction.» (2)  La brique devient le matériau le plus utilisé pour les constructions communes.

Si l’on considère donc que
1/  A partir du XVème siècle, l’Angleterre qui n’est déjà pas un pays de pierre, voit se développer très fortement la construction en briques
2/ Que concomitamment les monarques anglais, ne cesseront de vouloir contrôler et brider les aspirations des organisations de métier.
(J’ai compté pas moins de 21 ordonnances royales de régulation des métiers sur les XVème et XVIème siècles - rappelons au passage les Statuts du roi Edward VI en 1548 et 1549 qui dissolvent purement et simplement les Guildes anglaises et confisquent leurs biens) alors que, bien au contraire, en Ecosse, le pouvoir royal encouragera le développement des métiers et leurs incorporations

Alors, peut-être avons-nous ici quelques éléments d’éclairage qui nous permettrons de mieux comprendre cette «absence» de la maçonnerie Anglaise du XVème à la toute fin du XVIIème siècle.
Car rappelons le, si nous avons des traces certaines d’activités de loges anglaises fin XIVème siècle début XVème siècle avec les Old Charges. Il faudra attendre la toute fin du XVIIème siècle (Manuscrit Sloane) et le début du XVIIIème (nombreux manuscrits) et la Grande Loge de Londres de 1717 pour à nouveau revoir une maçonnerie anglaise ressourcée.

Ajoutons par ailleurs l’importance que pourrait avoir le grand incendie de Londres en 1666 sur le «revival» de la maçonnerie anglaise.
Le roi Charles II ordonnant que dorénavant, Londres devrait être reconstruit de brique et de pierre, deux effets s’ensuivirent:
1/ La Worshipful Company of Tylers and Bricklayers déclina. En fait elle ne put faire face à cet immense chantier nécessitant plus de Bricklayers  qu’elle ne pouvait en fournir. Elle perdit son monopole (qu’elle avait, elle toujours conservé)
2/ La construction de pierre de son côté, connut un important essor et surtout retrouva un lustre qui lui redonna une nouvelle vigueur.

Il serait intéressant de consacrer un travail plus approfondi sur ce sujet, nous nous y livrerons peut-être lors d’une future tenue.

L’Ecosse et ses pierres

Mais revenons à l’Ecosse.
L’Ecosse, elle, est un pays de pierre.

Déjà, les premiers peuples habitants l’Ecosse, les Pictes (les hommes peints),- IIIème au IXème siècle environ - nous ont laissé comme principal témoignage de leur culture, de fantastiques pierres gravées érigées comme des menhirs dans les campagnes écossaises.
Elles font état d’une maîtrise déjà très poussée de la taille de la pierre, comme d’une symbolique très riche dont la dimension spirituelle est indéniable.

De plus, on peut dire presque dire que la nation écossaise même est «assise» sur une pierre. Cette pierre, c’est la Pierre de la Destinée ou Pierre de Scone.

La Pierre de la Destinée est le plus ancien symbole de l’histoire écossaise. Le symbole de l’union entre les Pictes et les Scots (qui venaient du nord de l’Irlande).
Depuis 877, les rois Scots sont intronisés à Scone, près de Perth, le siège  immémorial des rois pictes et comme l’écrit le chroniqueur écossais John of Fordun  au XVème siècle «aucun roi ne peut régner en Ecosse s’il ne s’est d’abord assis sur la pierre conservée avec respect en l’église de l’abbaye de Scone»

Cette pierre connut un destin exceptionnel justement...

Le dernier roi d’Écosse à observer ce rite fut Jean Balliol, le 30 novembre 1292. Quatre ans plus tard, le roi d’Angleterre Edouard 1er envahit l’Ecosse, s’empara de Scone et emporta la pierre en Angleterre avec les autres symboles de la royauté écossaise.

Un trône fut construit spécialement pour abriter la Pierre sous le siège royal à l’abbaye de Westminster. Depuis 1307, tous les rois d’Angleterre, puis rois de Grande-Bretagne, ont été couronnés assis sur ce trône, donc, sur cette fameuse Pierre de la Destinée.

Les rois d’Ecosse, quant à eux, continuèrent à être intronisés à Scone, mais sur un nouveau trône, privé du symbole picte.

En 1950, notre Pierre de la Destinée connut un épisode rocambolesque.
La nuit de Nöel, quatre étudiants écossais s’introduisent dans Westminster et enlevent la Pierre pour la ramener en Ecosse.
Déposée à l’abbaye d’Arbroath, haut lieu du nationalisme écossais, elle ne revint en Angleterre qu’après un an de négociations, en février 1952; les auteurs de l’enlèvement ne furent jamais poursuivis.

Enfin, pour célébrer le septième centenaire de 1296 (le fameux épisode ou, menés par des chefs comme William Wallace, James Douglas ou Robert Bruce, les Écossais résistent à l'envahisseur Édouard Ier d'Angleterre qui lança plusieurs campagnes pour conquérir l'Ecosse), le gouvernement britannique décida de rendre la Pierre de la Destinée à son pays d’origine.
Le transfert eut lieu le 30 novembre 1996; le jour de la Saint-André (Saint-André est le saint patron de l’Ecosse, le drapeau national représente d’ailleurs une croix de Saint André blanche sur fond bleu). La pierre fut installée au château d’Édimbourg, en présence d’une foule immense, du duc d’York, fils de la reine Elisabeth Il, représentant la souveraine.

La pierre est un bloc de grès, grossièrement rectangulaire (67 x 42 x 26,5 cm), pesant tout de même 152 kg. Elle est cassée en deux morceaux depuis une date indéterminée. Le grès dont elle est faite existe dans des carrières aux environs de Scone.

Toute une légende biblique s’attache à la Pierre de la Destinée: elle serait la pierre sur laquelle Jacob aurait reposé sa tête lors de son fameux songe à Bethel (Genèse, 28, 11), - c’est l’épisode de l’échelle de Jacob -, elle aurait été apportée en Écosse par la mythique princesse Scota, fille de Pharaon, via la Scythie et l’Espagne.

Savoir que Son Altesse la reine Elisabeth Il a posé son auguste postérieur là où Jacob a posé sa tête me laisse dans une perplexité sans fond...

 

Propos du F Philippe R. en 2005

 

Prochaine tenue

Voilà. Lors de notre prochaine tenue, vous pourrez, entre autres,
- Suivre les aventures de John Morrow (anciennement Jean Moreau) born in Parysse, certainly, and had in kepyng al Maysouns werk.
- Prendre connaissance du texte intégral du serment que prêtaient les apprentis en 1391 dans la compagnie des écrivains
- Estimer les tarifs pratiqués par les maçons du XIVème au XVIème siècle en Ecosse. Et vous rendre compte qu’ils avaient intérêt à protéger l’accès à leurs salaires puisqu’ils gagnaient le double d’un ouvrier et toujours plus que les autres corps de métiers. 
- Vous apercevoir que les activités des loges de cette époque n’étaient pas que des activités opératives, loin de là même…
- Et, si vous êtes sages, nous parlerons peut-être de la sulfureuse Rosslyn Chapel. Et même de ce chapiteau trop méconnu du XVème siècle qui représente un homme à genoux, yeux bandés, la main sur la bible, avec une corde de halage autour du cou…

 

(1)
Acts of Parliament of Scotland, 1526
Acts of Parliament of Scotland,1541
Aitken, Julie  Acheson/Morrison’s Haven  Prestoungrange University Press 202
Graham, A., Morrison’s Haven Proceedings of the Society of Antiquities of Scotland (1962)
McNeill, P., Prestonpans & Vicinity: Historical, Ecclesiastical and Traditional (1884)

(2)
Gerard Lynch, The Building Conservation Directory London, 1993
 Brunskill, RW, Brick Building In Britain. Victor Gollancz Ltd., London 1990
 Lloyd, N, A History of English Brickwork. H. Greville Montgomery, London 1925